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 Filière ovine bio

Parc national de l’Entre-Sambre-et-Meuse

Préalable 


Le Parc national de l’Entre-Sambre-et-Meuse, en parfaite cohérence avec ses actions de développement, de restauration et de protection de la nature, est à l’initiative du développement d’une filière locale de production et de distribution de viande ovine produite sur son territoire par des éleveurs et éleveuses engagé.es dans la Charte de transition agroécologique qu’il propose.

Une boussole : l'agroécologie

L’initiative est portée exclusivement par des producteur.trices adhérent.es au réseau des Etoiles du Parc national. Le réseau encourage ses partenaires à la préservation de la richesse botanique et faunistique des milieux prairiaux du Parc national. Au cœur du Parc, l’élevage de moutons est un outil de préservation de la nature et des paysages, mais aussi, une magnifique expérience gustative pour ses habitants et ses visiteurs.

Lieu de production et engagement des éleveurs et éleveuses

a) Lieu de production : 

  • Le siège d’exploitation des éleveurs et éleveuses est situé sur l’une des 5 communes sur lesquelles s’étend le Parc national ou sur une commune limitrophe, à la condition qu’une partie du parcellaire se trouve sur le territoire concerné ;

  • Les communes concernées sont : Viroinval, Couvin, Chimay, Momignies et Froidchapelle.

b) Les éleveur.euses sont adhérent.es au réseau des Etoiles du Parc national et s’engagent à respecter le cahier des charges suivant : 

Cahier des charges



1. Engagements des éleveurs et éleveuses

  • L’éleveur.euse satisfait à toutes les obligations légales et respecte la réglementation en vigueur en matière de lois du travail, d’urbanisme et d’environnement ;

  • L’éleveur.euse est en conformité avec les règles de conditionnalité de la Région wallonne relatives au respect :

    • Des exigences réglementaires en matière de gestion (ERMG) portant sur le secteur de l’environnement, de la santé publique, de la santé végétale et du bien-être animal ;

    • Des bonnes conditions agricoles et environnementales (BCAE), que l’agriculteur.trice doit respecter sur les surfaces, les animaux et les éléments dont il a le contrôle.

  • La production est certifiée par un organisme agréé pour l’Agriculture biologique ;

  • L’éleveur.euse souscrit un engagement aux mesures agroenvironnementales et climatiques, dont obligatoirement la MAEC MB13 “autonomie fourragère” (élevage en faible charge : max. 1,4 UGB/ha.an) ;

  • L’éleveur.euse s’engage au renforcement du maillage écologique pour atteindre un seuil de minimum 15 % de la SAU de sa ferme : surfaces d’éléments non productifs via l’éco-régime « maillage écologique » + superficies engagées via les mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC) et les prairies Natura 2000 à contraintes fortes.


2. Pratiques d’élevage

Le cahier des charges européen de l’agriculture biologique est la référence en matière de pratiques d’élevage, dont l’essentiel est rappelé ci-dessous :

a) Races et reproduction

  • Les moutons de races rustiques sont privilégiés au vu de l’itinéraire technique d’élevage pratiqué. Une attention particulière est portée sur les race locales menacées, telles que le Mouton Laitier Belge, l’Ardennais tacheté, l'Ardennais Roux, l'Entre-Sambre-et-Meuse et le Mergelland. Ces races sont considérées comme menacées car elles font l'objet de mesures spécifiques pour leur conservation ;

  • Les croisements entre les races de moutons sont autorisés ;

  • Le dessaisonnement hormonal des cycles reproductifs est interdit. L’insémination artificielle est autorisée, bien que le recours à la reproduction naturelle soit privilégié.

b) Alimentation

  • L’alimentation des moutons doit prioriser le pâturage de prairies naturelles (prairies à flore indigène se reproduisant par elle-même) ;

  • Les aliments concentrés seront limités aux besoins spécifiques (reproduction, allaitement, sevrage, engraissement). A cette fin, l’utilisation de céréales fermières locales est vivement encouragée ;

  • Au cours des périodes de transhumance, les animaux peuvent paître sur des terres non biologiques lorsqu'ils sont menés à pied d'une zone de pâturage à une autre. La quantité d'aliments non biologiques consommée au cours de cette période, sous forme d'herbe et d'autres végétaux que broutent les animaux, ne peut excéder 10 % de la ration alimentaire annuelle totale.

  • Conformément au règlement de l’agriculture biologique, l’alimentation des ovins doit :  

    • Être exempte de substances pour stimuler la croissance ou la production (y compris les antibiotiques, les coccidiostatiques et autres auxiliaires artificiels de stimulation de la croissance) ; 

    • Ne pas contenir d'organismes génétiquement modifiés (OGM) et ou produits dérivés ;   

    • Être basée sur une utilisation maximale des pâturages, selon la disponibilité des prairies pendant les différentes périodes de l'année.   Au moins 90 % de la matière sèche composant la ration journalière des herbivores proviennent de fourrages grossiers, frais, séchés ou ensilés ;

    • Contenir au moins 90 % de produits issus de l’unité de production elle-même ou, si cela n’est pas possible, issus d’autres exploitations biologiques situées dans la même région.

c) Le pâturage 

  • L'accès au pâturage est obligatoire lorsque les conditions météorologiques le permettent ;

  • Certains cas sanitaires spécifiques peuvent être pris en compte pour déroger à l’obligation temporaire de pâturage ;

  • En fonction de la superficie, le nombre d'animaux d'élevage est limité en vue de réduire au minimum le surpâturage, le tassement du sol, l'érosion ou la pollution causée par les animaux ou par l'épandage de leurs effluents ;

  • Pour l’ombrage et l’effet coupe-vent, les abris naturels (haies, arbres et bandes boisées) sont essentiels.

d) Les bâtiments doivent garantir  

  • Un accès aisé à l’alimentation et à la distribution d’eau (abreuvoirs et mangeoires) ;

  • Le confort des animaux grâce à une litière abondante, sèche et propre ;

  • La liberté de mouvements des animaux grâce à une superfice suffisante (superficie minimale dont disposent les animaux : 1,5 m² par mouton et 0,35 m² par agneau) ;

  • Une aération et un éclairage naturel abondant.

e) Soins vétérinaires et traitements antiparasitaires

  • En dehors des traitements légaux obligatoires (vaccinations, traitements antiparasitaires et plan d’éradication), seuls les traitements curatifs sont autorisés ;

  • Les traitements préventifs systématiques sont proscrits ;

  • Il convient de limiter l'usage de médicaments et privilégier les méthodes préventives ;

  • Bien que les vaccins restent utilisables sans restriction, le règlement bio européen en vigueur impose des restrictions sur l'utilisation des antiparasitaires ;

  • Dans le cadre de la lutte antiparasitaire, il est recommandé de réaliser des analyses coprologiques pour éviter les traitements systématiques.


3. Description du produit final

  1. Âge à l’abattage :

Les agneaux ont entre 6 et 12 mois lors de l’abattage ;

Les brebis sont acceptées sans restriction d’âge.

  1. Poids des carcasses : 

  • Les carcasses d’agneaux mâles font minimum 18 kilogrammes ;

  • Les carcasses de brebis n’ont pas de restriction de poids.

  1. Valorisation des carcasses :

  • Chaque animal sera valorisé en fonction de sa catégorie : morceaux nobles et/ou produit pour la transformation.

  1. Origine des animaux : 

  • Tous les animaux sont certifiés pour l’agriculture biologique ;

  • L’agneau est né et élevé chez un.e éleveur.euse de la filière “Made in Parc”.

  • La brebis est élevée au minimum ⅔ de sa vie chez un.e éleveur.euse de la filière “Made in Parc”.


4. Traçabilité

  • L’animal doit être clairement identifié et tracé tout au long de sa vie, conformément aux règles édictées par l’AFSCA ;

  • Le produit final sera étiqueté avec la mention “Made in Parc”, le numéro de lot, la date et le lieu d’abattage, la date limite de consommation, la température de conservation et le logo agriculture biologique ;

  • L’abattoir utilisé devra respecter les normes bio et assurer la traçabilité complète des lots. Les abattoirs de proximité sont privilégiés.


5. Commercialisation et valorisation

  • Les éleveurs, transformateurs et distributeurs s’engagent à fournir un produit conforme aux exigences de la filière ;

  • Des outils de communication exclusifs (fiches, plaquettes, site web) sont à disposition des éleveurs, distributeurs et points de vente ;

  • Les engagements des différentes parties prenantes sont scellés par des partenariats solidaires et durables. 


6. Coopération et dynamique collective

Les éleveurs et éleveuses membres de la filière “made in Parc” s’engagent à : 

  • Participer activement à la gouvernance de celle-ci ;

  • Valoriser une partie de leur production annuelle via ladite filière ;

  • Participer occasionnellement aux réunions d’échanges de savoirs et de bonnes pratiques, notamment au travers de visites techniques d’élevages ;

  • Tenir à jour leur données et preuves d’engagements (certificat bio, déclaration de superficies, etc.) et à les communiquer à la demande des responsables du réseau des Etoiles du Parc national.

Le réseau des Etoiles du Parc s’engage à : 

  • Coordonner la filière ;

  • Promouvoir les produits ;

  • Encourager les synergies entre les acteurs locaux.

L’engagement est renouvelable tacitement d’année en année.

La coopération entre les éleveurs et le réseau des Etoiles peut être rompue en cas de non-respect des engagements de chacun. Les éleveurs peuvent unilatéralement mettre un terme à la coopération sur décision personnelle et dûment motivée.